Interviews

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M. Maxime Prevedello

Nous sommes allés, le 4 janvier 1997, interviewer M. Maxime Prevedello, président de l'Association Genevoise des Sociétés de Pêche, qui nous a tout d'abord résumé la situation de son point de vue.

Ce qui est reproché dans notre région aux Cormorans par les pêcheurs est de remonter les petits cours d'eau pour pêcher et d'être présents durant la période de frai des truites, période sensible et déterminante pour la quantité de poisson présente le reste de l'année dans les cours d'eau, d'autant plus que la truite est menacée au niveau local. Le nombre de captures des pêcheurs est ainsi diminué et le nombre de poissons aussi. M. Prevedello n'a rien contre les Cormorans sur un grand cours d'eau, le Rhône et l'Arve supportant très bien la prédation des piscivores. Mais c'est sur des zones comme celle de l'Allondon, de ses affluents et de l'embouchure de la Versoix qu'il les considère comme indésirable.

Les solutions qu'il propose pour ces zones et ces périodes sensibles sont :

Il affirme que les quelques oiseaux tirés cette saison et la saison passée par le Service de Protection de la Nature et des Paysages (SPNP) l'ont été par simple mesure d'apaisement. Il affirme se battre aussi bien pour la qualité de l'eau que pour la sauvegarde des poissons.

Il admet comme autre facteur pouvant agir sur la quantité de poisson, la qualité de l'eau, mais dit que celle-ci est restée relativement stable depuis quelques années.

Lorsque nous lui opposons les arguments selon lesquels le Grand Cormoran ne se trouverait pas à l'aise sur ce type de cours d'eau, il rétorque que plusieurs individus y ont été vus de source sûre.

Pour les pêcheurs professionnels, le problème est d'une autre nature, car ils vivent de la pratique de la pêche, il semblerait que des Cormorans viennent se servir directement dans leurs filets. Mais ils gagnent leur vie surtout grâce à la pêche de la perche, qui se déroule principalement pendant l'été, lorsque les Cormorans sont absents ou presque. Ce qui gêne le plus les pêcheurs, c'est le fait que les Cormorans s'en prennent à leurs filets.

En conclusion, il nous a appris que, bien qu'au niveau cantonal il était permis de tirer les Cormorans, n'importe quelle association qui s'y opposerait pourrait faire recours.


M. Denis Pattay

Par la suite, le 4 mars 1997, nous sommes allés interviewer M. Denis Pattay, biologiste au Service de Protection de la Nature et des Paysages.

Il a commencé par commenter la situation en Suisse Alémanique, qui est plus grave qu'en Suisse Romande. Ainsi, le Cormoran a provoqué de sérieux dégâts chez les pêcheurs professionnels. C'est aussi là-bas que les mesures de dissuasion étaient les plus fortes, notamment des effarouchements à l'aide de pétards.

Chargé d'examiner les trois individus tirés cette année, il a rapporté le fait que leurs estomacs qui étaient vides de poissons contenaient des vers parasites (nématodes).

En conclusion, il a mis l'accent sur le fait que les Cormorans sont le seul facteur sur lequel une action était possible.


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