Reproduction
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Sauf exception, les Grands Cormorans nichent en colonies. Ils reviennent dès le mois de février (plus rarement en janvier) sur les lieux de ponte et démarrent le processus de reproduction.
Mais quelques-uns y ont parfois passé tout l'hiver, tout comme certains passent parfois tout l'été sur les lieux d'hivernage. Les raisons pour lesquelles ces oiseaux deviennent sédentaires à certaines périodes de leur vie n'ont pas encore été élucidées. Toutefois, il semblerait que les oiseaux restant sur les lieux d'hivernage pendant l'été soient des immatures. On peut donc émettre l'hypothèse qu'ils ne sentent peut-être pas le besoin de repartir, car ils ne jouent pas encore de rôle dans la reproduction. De même, certains Cormorans reviennent obstinément au même endroit, alors que d'autres, pour des raisons tout aussi inconnues, adoptent un nouveau site chaque année.
La saison nuptiale peut être longue puisque, parfois, elle s'étend jusqu'au mois d'août. Les périodes durant lesquelles l'activité est la plus importante se situent entre les mois d'avril et de mai.
C'est la femelle qui assure la construction du nid, les matériaux étant apportés par le mâle (cf. photo page précédente). Constitué d'un assemblage d'algues, de branches ou de divers débris entremêlés, il est vaste (diamètre variant entre 60 cm et 100 cm) et solide. L'intérieur est matelassé d'herbe sèche et de quelques plumes.
Dans les colonies, les nids sont assez rapprochés les uns des autres. Par ailleurs, ils ne sont en principe pas réutilisables d'une année à l'autre.
La ponte a lieu de début mars à fin avril et se compose de trois ou quatre oeufs pondus à deux ou trois jours d'intervalle. Les oeufs sont légèrement bleutés et ont des dimensions moyennes de 40 x 60 mm pour un poids d'environ 50 g. Leur période d'incubation est de 30 jours en moyenne et est assurée par les deux adultes qui se relayent 2 fois par jour dès la ponte du premier oeuf.
Nus et aveugles à l'éclosion, les jeunes Cormorans sont couvés pendant les premiers jours de leur existence et sont protégés en permanence durant 4 semaines au minimum. Leurs yeux s'ouvrent après une semaine et un épais duvet frisé vient couvrir leur peau.
Au début, ils sont nourris deux fois par jour par les parents. Leur nourriture est essentiellement liquide jusqu'à ce qu'ils soient assez forts pour être nourris de poissons entiers, qu'ils prennent directement dans la gorge du géniteur. Par temps chaud et sec, ils réclament aussi de l'eau.
A 7 semaines, ils ont acquis un plumage complet et quittent le nid, mais ils y reviennent encore pour être nourris pendant 40 à 50 jours. La mortalité lors de la première année serait de 70 %.
La migration s'effectue entre les lieux de nidification et les lieux d'hivernage, ces derniers étant le plus souvent situés au sud des premiers. Elle commence dès la fin du mois d'août et se termine courant mars pour ne laisser que quelques oiseaux (surtout des immatures) jusqu'au début avril, parfois début mai.
Les lieux d'hivernage les plus fréquentés sont situés le long des côtes marines et sur les eaux continentales, où ils peuvent former localement des groupes de 20 à 100 individus, notamment si l'endroit est calme, poissonneux et pourvu de reposoirs sûrs.
Chacun des oiseaux semble agir comme il l'entend pour s'accommoder au mieux des réalités de la mauvaise saison. Par ailleurs, il semblerait que des paramètres, tels que la distance parcourue ou même la direction empruntée, varient considérablement d'une colonie à l'autre.